Certains députés polonais ont pris l’initiative d’engager une réforme des dispositions légales concernant l’avortement. Déjà très fortement restreint dans le pays, celui-ci serait désormais quasiment banni et systématiquement réprimé. Ce jusqu’au-boutisme embarrasse quelque peu le gouvernement conduit par Beata Szydlo (PiS, conservateur), ainsi dépassé par les ultras de sa propre majorité soutenus par la très influente hiérarchie catholique.
Ces derniers jours ont été marqués par d’importantes mobilisations de femmes qui entendent empêcher un tel recul. A Bruxelles en revanche, certains se réjouissent discrètement de mettre en difficulté Varsovie sur un nouveau front, alors qu’une procédure communautaire pour « atteinte à l’Etat de droit » est toujours en cours (la Commission européenne conteste la loi constitutionnelle réformant notamment la Cour suprême du pays).
Et plutôt que de faire confiance aux Polonais(es) pour influer eux-mêmes sur leur législation en matière de droit des femmes, un eurodéputé suédois, du groupe Gauche unitaire européenne, a choisi d’en appeler à ses collègues en rappelant ainsi ce que devrait être la contribution de l’Assemblée de Strasbourg : l’europarlement « n’est pas seulement un organe législatif, c’est aussi une institution qui forme l’opinion publique », a martelé Mme Bjork.
De très lointains ancêtres pensaient qu’un parlement devait représenter le peuple. Vieilleries que tout cela : le parlement européen doit maintenant l’éduquer…