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Les créanciers de la Grèce parviennent à un compromis en temporisant une nouvelle fois sur la question de l’allègement de la dette

Après de nombreux rebondissements et reports, les créanciers de la Grèce sont parvenus à un compromis pour permettre à Athènes d’honorer des remboursements dont l’échéance approchait dangereusement (juillet). L’Union européenne, le Fonds monétaire international et le Mécanisme européen de stabilité se sont entendus sur un prêt de 8,5 milliards d’euros – versé en deux fois par le MES – lors de la réunion de l’Eurogroupe du 15 juin à Luxembourg.

Toutefois, le FMI, qui conditionne toujours sa participation au nouveau « plan d’aide » à un allègement de la dette grecque, ne débloquera pas d’argent (il s’est engagé sur 1,8 milliard d’euros) tant que la zone euro n’aura pas avancé des propositions concrètes en ce sens.

Le compromis permet à la Grèce et à ses créanciers d’avoir un peu plus de temps pour négocier une solution sur ce point de discorde entre le FMI à l’Allemagne. Mme Lagarde, qui a fait une concession en acceptant de sortir de l’impasse sans un accord en bonne et due forme sur la dette, a obtenu de l’Eurogroupe en contrepartie un feu vert quant à une possible extension des délais de remboursement.

« La Grèce a tenu ses engagements et adopté les réformes requises. Il est maintenant temps pour les Européens de respecter leurs engagements sur l’allègement de la dette » – Prokopis Pavlopoulos, président de la République hellénique

Berlin reste opposé à un allègement de la dette grecque, la fermeté de la position allemande étant accrue par l’approche des élections générales qui auront lieu en septembre.

Malgré des manifestations et une grève générale, le Parlement grec a adopté les nouvelles mesures d’austérité exigées par les créanciers. Le gouvernement Syriza de « gauche radicale » (on ne rit pas !), dont l’impopularité devient menaçante pour le Premier ministre, a du mal à cacher son impatience face aux tergiversations des institutions. Alexis Tsipras et Euclide Tsakalotos, le ministre des Finances (en photo avec Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques), tirent régulièrement la sonnette d’alarme tout en s’efforçant de ménager les créanciers.

Quant au président grec, Prokopis Pavlopoulos, il a déclaré dans un entretien au quotidien allemand Handelsblatt : « La Grèce a tenu ses engagements et adopté les réformes requises. Il est maintenant temps pour les Européens de respecter leurs engagements sur l’allègement de la dette ». Mais Mme Merkel n’a pas le même rapport au temps et… à la dette hellène.

La saga du « sauvetage » de la Grèce est donc loin d’être terminée, de nouvelles péripéties – internes et externes – étant à prévoir.

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