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Avec Greenpeace, Bruxelles vient de trouver un petit rapporteur zélé

fessenheim

Greenpeace vient de porter plainte contre la France. L’association environnementaliste a annoncé sa décision le 17 mai. Elle accuse l’Etat d’avoir recapitalisé EDF en violation des règles européennes, et souhaite donc que Bruxelles engage des poursuites.

Le « délit » remonte à mars dernier, lorsque l’entreprise (encore partiellement) publique a réalisé une augmentation de capital de 4 milliards d’euros, à laquelle l’Etat a souscrit à hauteur de 3 milliards. En outre, précise l’ONG, qui ne supporte décidément pas quelque entorse que ce soit à la pure loi du marché, l’actionnaire public a accepté de recevoir pendant trois ans ses dividendes en actions plutôt qu’en euros sonnants et trébuchants, soit un « cadeau » supplémentaire de 3,8 milliards d’euros.

Tout cela viole les règles européennes en favorisant l’entreprise par rapport à ses concurrents, martèle Greenpeace. Pire, s’étranglent les Torquemada de l’environnement, ces décisions publiques « n’ont ni été notifiées à la Commission ni, à plus forte raison, conditionnées à quelque engagement que ce soit en matière de proportionnalité ou de rentabilité ».

Rentabilité pas assez respectée

Bruxelles hérite ainsi d’un petit rapporteur au cas où sa vigilance serait distraite. Ce gardien zélé pointe non seulement un crime impuni, mais explicite le côté crapuleux de ce dernier : une entreprise publique qui ne respecte pas suffisamment le principe de rentabilité.

Parions que l’initiative de l’association mondialisée n’aura rien pour déplaire au nouveau ministre d’Etat chargé de la « transition énergétique », qui est bien décidé à mettre tous les bâtons dans les roues possibles à l’énergie nucléaire (car là est évidemment la motivation de la plainte : que de l’argent public finance cette énergie diabolique).

Sicco Mansholt, qui présida la Commission européenne de 1972 à 1973, fut l’un des principaux propagandistes du célèbre rapport du club de Rome prônant une politique écologiste fondée sur la décroissance

La nomination de Nicolas Hulot au gouvernement est l’une des plus redoutables… et des plus cohérentes, au regard de la profession de foi européiste du nouveau maître de l’Elysée. Déjà dans les années 1970, la Commission européenne se plaçait à l’avant-garde des préoccupations quant à la « sauvegarde de la nature » : Sicco Mansholt, qui la présida de 1972 à 1973, fut l’un des principaux propagandistes du célèbre rapport du club de Rome prônant une politique écologiste fondée sur la décroissance.

Près d’un demi-siècle plus tard, les mouvements dans la mouvance de Greenpeace, opposés à tout projet industriel ou d’aménagement susceptible de nuire aux hamsters de la pampa ou autres sympathiques bestioles, s’appuient régulièrement sur les règlements européens pour tenter d’arriver à leurs fins.

Dans le cas de la plainte qui vient d’être déposée, on attend donc avec impatience que les agents d’EDF soient fouettés en place publique pour atteinte à l’environnement libéral. On pourrait peut-être commencer par les salariés de la centrale de Fessenheim, qui refusent d’admettre que leur production d’électricité, sûre et bon marché, mérite d’être stoppée au plus vite.

PL

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