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L’Italie accepte des coupes budgétaires d’urgence pour satisfaire Bruxelles

L’Italie a approuvé hier – 11 avril – des coupes budgétaires d’urgence afin de respecter ses engagements budgétaires envers l’UE. Le ministre de l’Économie, Pier Carlo Padoan, a annoncé un programme de ventes d’actifs appartenant à l’État ; il s’agit essentiellement de participations dans des entreprises publiques.

Prévues pour cette année, les cessions sont estimées à une valeur totale de 5 milliards d’euros (le plan pourrait à terme apporter 20 milliards d’euros aux caisses de l’État). Rome souhaite ainsi répondre aux exigences de la Commission européenne. En 2016, l’Italie a rempli moins de 20 % de son objectif de privatisation, la proportion devrait être du même ordre cette année. La dette publique italienne (133 % du PIB), deuxième de la zone euro derrière celle de la Grèce, préoccupe beaucoup à Bruxelles, à Francfort (siège de la BCE) et dans les milieux financiers.

Les entreprises publiques concernées par les ventes d’actifs seraient : le groupe postal Poste Italiane, le géant des services aux collectivités Enel, le réseau ferroviaire, dont la privatisation partielle était prévue. L’État pourrait également céder des participations dans le groupe pétrolier et gazier Eni et dans le groupe de défense Leonardo.

Bruxelles continuera d’exiger des coupes budgétaires, « suggérant » de nouvelles privatisations, liquidation par tranches du patrimoine commun des Italiens.

Le Trésor italien transférerait les participations étatiques au fonds public Cassa Depositi e Prestiti (CDP), ce que certains détracteurs de l’opération présentent comme un artifice comptable, car les actifs de cet établissement (détenu à 83 % par le Trésor) ne sont pas intégrés dans les comptes de la nation. Toutefois, il est prévu que la CDP finance le plan en émettant des actions préférentielles qui seraient ensuite revendues à des investisseurs institutionnels.

Le gouvernement italien a (très) légèrement augmenté ses prévisions quant à la croissance économique pour l’année 2017, passant de + 1 % à + 1,1 %, mais a réévalué à la baisse celles de l’année prochaine : de + 1,3 % à + 1 %. Et Rome prévoit également une croissance de 1 % pour 2019.

D’ici là, Bruxelles aura peut-être exigé de nouvelles coupes budgétaires et « suggéré » des privatisations supplémentaires, liquidant par tranches le patrimoine commun des Italiens. Mais Rome a probablement intégré cette éventualité dans ses calculs, l’Union européenne étant très prévisible en matière d’austérité et de rigueur budgétaire.

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