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L’industrie britannique au mieux depuis plus de trois ans

Favorisée par une baisse de la valeur de la livre sterling consécutive à la victoire du Brexit et par une reprise observée sur certains marchés importants en Europe, l’industrie britannique connaît un taux de croissance jamais enregistré depuis plus de trois ans. C’est ce que montre une étude réalisée par la fédération des industriels britanniques EEF et le cabinet d’audit et de conseil BDO publiée le 6 mars, dont l’agence Reuters a rendu compte le même jour.

Les éléments présentés par l’étude viennent confirmer d’autres signes indiquant une dynamique positive pour le secteur manufacturier au Royaume-Uni, qui représente environ 10 % de l’économie britannique. De nombreux économistes affirment cependant qu’il est peu probable que le rebond compense entièrement l’impact du ralentissement des dépenses de consommation tandis que la baisse de la livre génère de l’inflation.

Lee Hopley, l’économique en chef d’EEF, a déclaré que « l’hésitation post-référendum qui a affecté les résultats industriels au Royaume-Uni dans la seconde moitié de 2016 est nettement derrière nous, les fabricants constatant maintenant une reprise beaucoup plus forte qu’ils ne l’avaient anticipé ». Le mois dernier, GKN et Meggitt, deux firmes d’ingénierie, ont enregistré des résultats meilleurs que prévus et des commandes en hausse.

L’étude a également montré que la production industrielle a fortement augmenté, la moyenne des entreprises affichant une croissance de 31 % au premier trimestre, la plus élevée depuis le troisième trimestre de 2013, quand la Grande-Bretagne commençait à se remettre des séquelles de la crise financière mondiale. Les entreprises s’attendent en moyenne à une croissance de 33 % au deuxième trimestre.

Un cinquième seulement des firmes industrielles ont indiqué qu’elles n’avaient pas encore constaté de reprise sur les marchés d’outre-mer alors que la confiance des entreprises, les investissements et les intentions d’emploi sont tous à la hausse.

L’enquête montre que les prix vont probablement encore augmenter, les fabricants cherchant à atténuer la pression sur leurs marges causée par la chute de la livre. Cette dernière rend les exportations moins chères mais a l’effet inverse sur les importations auxquelles les entreprises recourent.

L’EEF a relevé ses prédictions de croissance dans le secteur à +1,0 % cette année, alors que l’estimation précédente annonçait une contraction de -0,2 %. La fédération a également réévalué son estimation pour la croissante économique globale au Royaume-Uni de +1,3 % à +1,8 %.

La reprise de l’activité manufacturière apparaît également dans les données économiques officielles. Au cours de la période d’octobre à décembre 2016, la production industrielle a augmenté de 1,2 % par rapport aux trois mois précédents, la meilleure performance depuis le vote en faveur du Brexit.

On s’attend à ce que les données portant sur le mois de janvier, qui devraient être publiées le 10 mars, montrent une nouvelle hausse en termes annuels.

C’est désormais une évidence, le choix du Brexit a plongé le Royaume-Uni dans une apocalypse économique, comme l’avaient annoncé les commentateurs des médias dominants. Veillons donc à accorder le plus grand crédit aux prochaines prédictions crépusculaires de ces fiers Nostradamus.

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