L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), dont le franc parti pris anti-Damas et anti-Moscou le rend peu soupçonnable d’exagération quand il s’agit de dénoncer les crimes de Washington et des ses alliés, a déclaré mardi qu’entre « le 23 avril et le 23 mai, les raids de la coalition ont causé la mort de 225 civils, dont 44 enfants et 36 femmes, soit le bilan le plus lourd de victimes civiles depuis le début de son intervention en Syrie le 23 septembre 2014 ».
Pour la « coalition internationale » dirigée par les États-Unis, qui, contrairement à la Russie, intervient en dehors du cadre du droit international, c’est « le bilan le plus lourd de civils en un mois. Durant la même période, 122 djihadistes du groupe État Islamique ont péri ainsi que huit membres des forces pro-régime, tués près d’Al-Tanaf ». Cette « bavure » a été commise le 18 mai à proximité de la frontière jordanienne : un convoi formé de miliciens chiites irakiens combattant aux côtés des forces gouvernementales syriennes a été bombardé par l’armée américaine.
Le lendemain du jour où le bilan a été rendu public, 16 civils – dont 5 enfants – ont été tués par des bombardements de la coalition.
D’après l’OSDH, au moins 1 481 civils ont été tués dans des raids aériens de la coalition depuis le début de son intervention en Syrie. Mais il a fallu bien vite actualiser (à la hausse) la comptabilité macabre…
Le 24 mai, c’est-à-dire le lendemain du jour où le bilan a été rendu public, 16 civils – dont 5 enfants – ont été tués par des bombardements de la coalition dans le village de Barouda, qui se trouve à 15 km de Raqa, principal fief de l’État islamique en Syrie.
Nous en serions donc, d’après les propres chiffres de l’OSDH (qui reconnaît lui-même qu’ils sont très probablement sous-évalués), à 1 497 civils tués par la coalition internationale en 32 mois, soit une moyenne de 47 victimes de « dommages collatéraux » par mois. Faisons confiance aux médias dominants pour rappeler régulièrement aux Français ces données édifiantes.