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L’éloge dithyrambique de Donald Tusk à propos d’Hercule Macron, sauveur de l’Europe

Le 17 mai, après l’annonce de la composition du gouvernement, Emmanuel Macron a reçu Donald Tusk à l’Élysée. Le président du Conseil européen s’est surpassé dans l’éloge de son hôte, à tel point que l’on croirait qu’un demi-dieu dirige désormais la France.

L’enthousiasme bruxellois face à l’élection du nouveau président n’est plus à démontrer, seul le milieu patronal parvient encore à rivaliser dans le dithyrambe (voir notre liste des soutiens du candidat Macron). La tonalité très européiste du gouvernement mené par Édouard Philippe devrait galvaniser encore davantage les gardiens de la construction européenne (ah, Sylvie Goulard en ministre des Armées…). À lire la déclaration qu’a faite Donald Tusk avant sa rencontre avec Emmanuel Macron, on se demande si l’euphorie n’est pas en train de faire perdre la tête à certains.

Il vaut la peine de reproduire in extenso le panégyrique prononcé par le binôme de Jean-Claude Juncker, assorti de quelques commentaires de rabat-joie :

« Je suis venu aujourd’hui délivrer un message très simple au Président de la République française : l’Europe a besoin de votre énergie, de votre créativité et de votre courage [la princesse Europe appelle à l’aide le demi-dieu Hercule Macron]

Et lorsque je parle de l’Europe, je ne parle pas de ses institutions ou de sa bureaucratie à Bruxelles, mais des millions d’Européens qui voient dans votre victoire le symbole d’un nouvel espoir [Un Jedi à l’Élysée, ce sera le titre de la biographie d’Emmanuel « Skywalker » Macron]. L’espoir d’une Europe qui protège, d’une Europe qui gagne, tournée vers l’avenir [le pape va finir par être jaloux, c’est lui qui est censé montrer la voie].

Je parle des millions de Français, de Belges, de Polonais et d’Allemands, des millions d’Irlandais et de Grecs. Car de tous côtés, j’entends les voix de ceux qui regagnent confiance dans l’Union européenne [Donald Tusk a oublié de mentionner les milliards d’extraterrestres qui retrouvent foi en l’humanité grâce à Hercule Macron].    

Une Union européenne forte, capable d’affirmer sa souveraineté à l’international, capable de protéger ses valeurs, sa culture, ses intérêts économiques, et ses frontières, est très certainement la meilleure, et probablement, la seule garantie de préserver la souveraineté et l’indépendance de nos états [« affirmer sa souveraineté à l’international », « protéger ses valeurs, sa culture, ses intérêts économiques »… Tout cela fleure bon les canonnières. Gare à toi, Vladimir !].

Emmanuel Macron est-il plutôt Hercule ou Dionysos ? Le complexe politico-médiatique hésite.

Nous croyons tous deux, que pour des patriotes pragmatiques et réfléchis, il n’y a pas d’alternative à une Europe unie et souveraine [ce n’est pas la première fois que le président du Conseil propose ce raisonnement à la logique atypique].

Des mots comme sécurité, protection, honneur et fierté doivent faire leur retour dans notre langage politique [regrettons que Donald Tusk n’aille pas jusqu’à parler d’un nécessaire « nationalisme européen »]. Il n’y a aucune raison que ces termes soient devenus le monopole d’extrémistes ou de populistes [incroyable, il a fallu attendre l’avant-dernier paragraphe pour qu’il soit question des terribles « populistes »]. Aujourd’hui, ceux-ci, tirent parti du climat actuel d’incertitude et d’angoisse pour bâtir leur propre modèle de sécurité, un modèle basé sur les préjugés, l’autoritarisme, et la haine organisée [Donald Tusk semble ici régler de façon détournée des comptes avec le pouvoir en place dans sa Pologne natale].

Notre réponse doit être claire et déterminée. Et vous êtes le parfait exemple que cela est possible. Merci [oui, merci d’être parfait, maître de l’Olympe]. »

Emmanuel Macron est-il plutôt Hercule ou Dionysos ? Le complexe politico-médiatique hésite. Force est de reconnaître que « Macronysos », ça sonne bien… Donald Tusk a placé la barre très haut mais il doit être possible de dresser un portrait encore plus flatteur du nouveau président français. M. Juncker, voulez-vous tenter votre chance ?

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