Confronté à un référendum à l’issue incertaine, le président turc fait feu de tout bois pour obtenir un Oui qui lui permettrait de faire passer sa réforme constitutionnelle. Le scrutin a lieu le 16 avril. Si la réponse est positive, Recep Tayyip Erdogan se verra octroyer un pouvoir quasi-absolu.
Il envoie donc ses ministres faire campagne dans différents pays européens afin de mobiliser ses ressortissants dans des Etats tiers, sans grand égard pour la souveraineté de ces derniers.
Le président turc n’a pas hésité à dénoncer les « méthodes nazies » de ces deux pays
Certaines autorités locales allemandes ont interdit les rassemblements prévus. Ce fut également le cas du gouvernement néerlandais. Le président Erdogan s’est saisi de ces refus pour se poser en victime, et n’a pas hésité à dénoncer les « méthodes nazies » de ces deux pays. A plusieurs reprises, il a affirmé que ceux-ci étaient glissaient ainsi vers des « tendances fascistes ».
Poursuivant les provocations calculées, il a accusé Angela Merkel de « soutenir les terroristes », et traité les Pays-Bas de « République bananière ».
La réaction de Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l’OTAN (dont les Pays-Bas et la Turquie sont membres), a été immédiate. Il a appelé… tous les protagonistes « à faire preuve de respect mutuel, de calme, et à mesurer leur propos ».
L’Union européenne a été encore plus virulente dans sa solidarité sans faille envers les Pays-Bas face à ces attaques pour le moins peu diplomatiques : la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et le Commissaire à l’élargissement, Johannes Hahn, ont publié un communiqué vengeur invitant à Ankara à… « se garder de déclarations excessives ».
Incontestablement, traiter la Hollande de République bananière, et accuser Berlin de revenir au nazisme, c’est en effet un peu excessif.