Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe et ministre des Finances des Pays-Bas, s’est finalement excusé le 22 mars pour ses propos fleuris sur les pays du sud de l’Europe, à savoir : « On ne peut pas dépenser tout l’argent dans l’alcool et les femmes, pour ensuite demander de l’aide. »
M. Dijsselbloem a déclaré qu’il était « évidemment désolé » de s’être ainsi laissé emporter par la « franchise néerlandaise ». À vrai dire, on peine à voir où sont les excuses dans cette mise au point : « Je regrette si quelqu’un est offensé par cette remarque. Elle était directe et peut s’expliquer par la cuture calviniste néerlandaise, avec la franchise qui la caractérise. »
Le président austéritaire de l’Eurogroupe se dit désolé d’avoir fait preuve de franchise, ce qui est une façon de confirmer la pertinence du jugement que celle-ci l’a poussé à émettre. Et il semble suggérer que les Grecs, pour ne parler que d’eux, ont tort de prendre ombrage de son franc-parler calviniste (« si quelqu’un est offensé »…).
M. Dijsselbloem, qui est manifestement un habile sophiste, a exclu de démissionner. De toute façon, les dirigeants européens semblent largement indifférents à cette affaire (qui n’en est donc pas une). Quand il s’agit de fustiger les peuples bambocheurs et fainéants, Bruxelles délivre un passe-droit.