Actu Perles

De la subtile nuance entre ingérence électorale et conseil d’ami…

Merkel et Macron à Berlin

Lors d’une conférence tenue à Potsdam le 4 mai, le directeur du contre-espionnage allemand (BfV) a une nouvelle fois pointé du doigt la Russie en matière de piratage informatique. Hans-Georg Massen a estimé que Moscou avait « fait le choix politique » d’interférer ainsi dans la campagne électorale allemande (les élections outre-Rhin sont prévues pour septembre prochain).

Ces accusations ne sont pas nouvelles. Les services russes ont également été accusés par leurs homologues occidentaux de vouloir influer sur les élections françaises, comme ils l’auraient fait sur celles qui se sont tenues aux Etats-Unis en novembre dernier.

Selon le chef du BfV, les hackers russes auraient volé des données de partis et de parlementaires allemands, et cherché à répandre des fausses nouvelles. En France, l’état-major d’Emmanuel Macron avait de son côté assuré que les Russes étaient à l’origine d’attaques contre le site d’En Marche !.

La Russie a, pour sa part, démenti ces accusations, signalant que celles-ci ne reposent sur aucun élément probant. Qu’importe : M. Massen a indiqué s’attendre à « d’autres attaques » et annoncé que ses services entendaient exercer une « surveillance étroite » de ces menaces présumées. Et il a précisé que l’augmentation du « cyber-sabotage » s’expliquait également par l’implication de la Chine et de l’Iran.

Soutiens ouverts à Emmanuel Macron

A Berlin – comme à Bruxelles du reste – on s’inquiète donc de l’immixtion de Vladimir Poutine dans la politique intérieure allemande. Ce qui n’a nullement empêché Angela Merkel, tout comme le président de la Commission européenne, d’indiquer clairement aux Français quel était à leurs yeux le « bon choix ». Bien d’autres personnalités ont de même affiché ouvertement leur soutien à Emmanuel Macron, à commencer par l’ex-président américain, Barack Obama.

Quant au vénérable quotidien britannique The Times, il titrait, le 4 mai : « Bruxelles s’ingère dans nos élections, selon Theresa May ». Il faisait référence aux déclarations du premier ministre britannique s’indignant des prises de positions de l’UE vis-à-vis des négociations sur le Brexit ; celles-ci doivent s’engager après le scrutin au Royaume-Uni du 8 juin.

Bref, quand il s’agit de tenter d’influencer les électeurs d’un pays, il faut savoir distinguer les appels et soutiens légitimes des ingérences inacceptables…

Partager :