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Un responsable européen de premier plan avoue qu’il manipule les journalistes

La version anglaise du site EurActiv envoie quotidiennement une lettre d’information éditorialisée appelée « The Brief ». Dans sa livraison du 7 mars 2017, James Crisp, le chef du service politique de ce média écolo-libéral explicitement favorable à la construction européenne, traite du sujet à la mode des « fake news » (fausses informations), mais cette fois-ci pour affirmer que la pratique n’est pas inhabituelle au sein des institutions bruxelloises, notamment pour influencer – voire manipuler – la presse, et donc l’opinion publique.

Le journaliste britannique se remémore un épisode emblématique de la façon dont certains dirigeants européens considèrent le rôle des médias. James Crisp affirme qu’un « responsable de haut rang » (il ne le nomme pas) a avoué en off avoir sciemment déformé la vérité devant la presse lors d’un compte rendu au moment où David Cameron tentait de négocier des réformes de l’UE en amont du référendum sur le Brexit.

EurActiv rapporte les propos qu’auraient tenus, pour se justifier, cet euro-fonctionnaire de premier plan « proche de Juncker » : « C’était une tactique. Quand je parle aux journalistes, j’adopte une tactique, je ne leur parle pas parce que je suis un type sympa. Je veux obtenir un résultat. »

Et la citation se poursuit ainsi : « Vous écrivez ce que je vous dis, quelqu’un le lit. Je vous instrumentalise. »

On ne peut soupçonner James Crisp et le média pour lequel il travaille de fabriquer des « fake news » afin de donner une mauvaise image de l’Union européenne et des pratiques « communautaires ». Il paraît donc très peu probable que cette anecdote édifiante ait été inventée.

Le journaliste d’EurActiv porte donc bien son nom en l’occurrence, « crisp » voulant dire croustillant en anglais. Curieusement, la version française d’EurActiv n’a pas jugé pertinent de reproduire ce petit récit savoureux sur les mœurs bruxelloises.

Laurent Dauré

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