Actu Analyses

Le Rassemblement national en cours de ralliement à l’OTAN…

Bardella

Le Rassemblement national (RN, fréquemment étiqueté extrême droite) a soif de respectabilité. Et il ne s’en cache guère. Il rêve de paraître acceptable vis-à-vis des dirigeants actuels du système politique, système que son discours continue pourtant de dénoncer.

Ce n’est pas tout à fait nouveau. Il y a quelques années déjà, ce parti renonçait à mettre en cause l’euro, alors qu’il avait jadis, en paroles du moins, combattu le principe de la monnaie unique. Les stratèges de Marine Le Pen estimèrent après coup que cette opposition avait contribué à la défaite de cette dernière lors de l’élection présidentielle de 2017.

Ce renoncement avait suivi l’alignement du RN (qui s’appelait alors Front national) sur l’idéologie dominante concernant l’appartenance de la France à l’UE. En réalité, le « Frexit » n’avait jamais fait partie du programme officiel du parti. Mais, en cultivant l’ambiguïté, ses dirigeants tentaient de séduire les électeurs résolument opposés à l’intégration européenne. Ce n’est plus qu’un vieux souvenir…

D’autant que l’évolution du RN s’est accélérée tout récemment. En particulier depuis la séquence qui a vu, au début de l’été, le jeune président du parti, Jordan Bardella, croire pouvoir devenir premier ministre à la suite du premier tour des élections surprises, avant de déchanter à l’issue du second : tous les partis installés s’étaient alors entendus pour « faire barrage » au RN, ce qui a maintenu ce dernier dans l’opposition, même s’il forme désormais le groupe le plus nombreux à l’Assemblée nationale.

Ses députés ont maintenant pour consigne de paraître compétents et responsables, quitte à mettre beaucoup d’eau dans leur vin en matière de revendications populaires qu’ils proclamaient soutenir précédemment. Parallèlement, des contacts avec les milieux patronaux se sont ouvertement multipliés.

… La suite de l’article est réservée aux abonnés

Partager :