Le 28 août, Emmanuel Macron a prononcé son discours annuel devant les ambassadeurs de France réunis à Paris. C’est l’occasion traditionnelle pour le chef de l’Etat de définir ou de préciser les grandes orientations du pays en matière de politique étrangère.
Cette intervention a été peu commentée, hormis le passage concernant l’Afrique, actualité oblige. Il est pourtant intéressant d’analyser les glissements de langage et de posture à propos de l’Union européenne. Bien sûr, l’hôte de l’Elysée, qui avait initialement pris ses fonctions au son de l’« hymne européen », poursuit les grands discours enthousiastes en faveur de toujours plus d’intégration européenne.
Il multiplie les expressions telles que « agir en Européens », « travailler en Européens », et ne manque pas de répéter « notre Europe ». Il en appelle toujours à la « souveraineté européenne » (un oxymore qu’il avait inventé en 2017) ; mais il ajoute désormais « et française ». Surtout, au-delà des louanges de principe, force est de constater que la plupart des domaines qu’il cite recouvrent des problèmes, concentrent ses critiques, ou constituent des contradictions entre les Vingt-sept Etats membres, voire des blocages.
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