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L’UE s’inquiète : où trouver l’argent pour financer Kiev ?…

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Les sommets européens se suivent et se ressemblent. Mêmes acteurs, même scénario, mêmes dialogues, mêmes querelles, mêmes résultats, ou, le cas échéant, mêmes impasses. Le Conseil européen du 23 octobre, qui a réuni les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles, n’a pas dérogé à ce sentiment du même film éternellement recommencé. Il se tenait ainsi après une réunion informelle des mêmes le 3 octobre à Copenhague.

Il s’agissait cette fois d’une réunion ordinaire. Les sujets récurrents étaient donc à l’ordre du jour, comme par exemple les migrations, et bien sûr l’éternel thème de la « compétitivité » qui a donné lieu à de longs développements dans les conclusions publiées.

Dans l’inimitable jargon communautaire, on peut ainsi lire : « le Conseil européen a tenu un débat approfondi sur la manière de renforcer encore la compétitivité de l’UE (…) en mettant l’accent sur la simplification, une transition écologique compétitive et une transition numérique souveraine ».

En langage plus simple, les Vingt-sept sont pris en étau entre les engagements du « Pacte vert » décidés à l’initiative de la Commission entre 2019 et 2024, la concurrence renforcée de la Chine, et l’agressivité commerciale des Etats-Unis. L’Union européenne, qui se vantait jadis de devenir « l’économie la plus compétitive du monde », est devenue la zone où la croissance est la plus catastrophique des cinq continents.

Sans surprise cependant, ce sont les dossiers de l’aide à l’Ukraine et du renforcement militaire européen qui ont été les plus médiatisés. Depuis le début de la guerre, « l’Union européenne et ses États membres ont fourni 177,5 milliards d’euros pour venir en aide à l’Ukraine et à sa population » rappellent les Vingt-sept, qui poursuivent : « le Conseil européen s’engage à répondre aux besoins financiers urgents de l’Ukraine pour la période 2026-2027, y compris pour ce qui est de ses efforts militaires et de défense ».

Sauf que, désormais, les fonds viennent à manquer. Les sommes débloquées par l’UE ces dernières années seront épuisées début 2026. Et la plupart des Etats membres n’ont pas de marges de manœuvre budgétaires nationales pour remettre au pot – c’est particulièrement le cas de la France, où le gouvernement fragilisé espère que les débats parlementaires actuels aboutiront à des coupes budgétaires majeures.

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