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Emmanuel Macron envoie le chef d’Etat-major au front…

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Il a récidivé. Intervenant le 18 novembre devant le congrès des maires de France, le chef d’Etat major des armées françaises a manifestement voulu provoquer – et ses propos, en effet, ne sont pas passés inaperçus. Le 22 octobre déjà, il affirmait devant les parlementaires que les militaires devaient se préparer, « d’ici à trois ou quatre ans (…) à un choc frontal » contre la Russie.

Un mois plus tard donc, il précisait sa pensée : « on a tout (…) pour dissuader le régime de Moscou (sic) d’essayer de tenter sa chance plus loin. Ce qui nous manque, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est ». Et le général Fabien Mandon de marteler : « si notre pays flanche, parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, de souffrir économiquement, parce que les priorités iront à de la production de défense par exemple, si on n’est pas prêt à ça, alors on est en risque ».

L’état d’esprit n’est pas vraiment nouveau. Déjà, lorsqu’il avait pris ses fonctions, l’été dernier, son prédécesseur qui lui passait le relais s’était exprimé dans la même tonalité. Nommé directement par le président de la République, et connu pour être très proche de celui-ci (il était précédemment son chef d’Etat-major particulier), le militaire le plus haut gradé n’a évidemment pas pris la parole sans en référer à Emmanuel Macron.

Il était même probablement en mission. Sinon, un esprit un peu naïf pourrait s’interroger : si vraiment le pays était à la veille d’attaques majeures des troupes russes, le chef des armées de terre, de l’air et de la marine n’avait-il pas plus urgent à faire que de discourir devant les maires de France ?

Le général Mandon a du reste ingénument confirmé la nature de sa mission en interpellant les élus locaux : « il faut en parler dans vos communes ». Les maires passent en effet pour les seuls élus qui gardent une crédibilité de la part de leurs concitoyens. Le lieu choisi relève donc d’une préoccupation majeure : créer un choc de communication que le maître de l’Elysée, complètement discrédité, n’est plus en mesure de provoquer.

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