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L’europarlement s’estime juge de toute la planète – ou presque…

Parlement européen

Avec le parlement européen, on n’est jamais déçu. Fraichement élus (mal élus, avec près de 50% d’abstention en moyenne) en juin dernier, les nouveaux eurodéputés n’ont pas tardé à poursuivre la tradition et les prouesses de leurs prédécesseurs.

Faute de disposer d’une quelconque légitimité – puisqu’il n’existe pas de peuple européen – l’Assemblée de Strasbourg tente de compenser ce manque en se proclamant référence morale universelle et juge suprême des droits de l’Homme pour le monde entier. L’auguste institution distribue bons et (surtout) mauvais points à travers la planète. Elle condamne ici un gouvernement, accuse là un Etat, exige là-bas des sanctions contre un dirigeant. Elle tance, morigène, stigmatise à tour de bras.

Rien n’est de trop pour conforter les europarlementaires dans l’idée qu’ils servent à quelque chose, et que l’univers entier a les yeux rivés sur Strasbourg. La session qui s’y est déroulée le 19 septembre a, à cet égard, battu un plaisant record.

Le résumé donné par le service de presse l’illustre. Il fournit quelques uns des titres des résolutions adoptées. « Venezuela: les députés reconnaissent Edmundo González Président » ; « l’Ukraine doit être en mesure de frapper des cibles militaires légitimes en Russie » ; « violations des droits humains en Afghanistan, au Bélarus et à Cuba ». (On apprend également que « le Parlement réagit aux récents événements météorologiques extrêmes en Europe », estimant sans doute que même les dieux du ciel ne doivent pas échapper à sa juridiction).

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